Le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, dénonce la violation manifeste de la loi en ce qui concerne la levée des immunités parlementaires de l’ancien président Joseph Kabila.
Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Kinshasa, cet acteur de la société civile a expliqué que, selon la législation en vigueur, c’est le congrès réuni, et non seulement le sénat, qui a la prérogative de voter la levée des immunités parlementaires. En clair, il déplore l’exclusion de l’assemblée nationale dans ce processus, qu’il juge illégitime.
« Du point de vue de l’État de droit, nous assistons à une violation de la loi sur les anciens présidents. Cette loi stipule que seule une majorité au sein du congrès réuni peut statuer sur cette levée. Le sénat à lui seul ne constitue pas le congrès. Il est impératif de convoquer le congrès pour prendre une décision éclairée sur cette question », a-t-il déclaré.
Florimond Muteba a également rappelé que le sénateur à vie est un citoyen, avec des droits garantis par la loi et la constitution. Il a exprimé des inquiétudes face aux décisions récentes, telles que celles qui ont conduit au pillage des biens de Kabila, soulignant que la justice doit être équitable pour tous.
« Si nous aspirons à une paix durable, nous devons d’abord promouvoir la cohésion nationale et engager un dialogue constructif. Il est paradoxal de constater qu’il est plus facile de dialoguer avec des interlocuteurs étrangers qu’avec ceux qui ont partagé le pouvoir en toute légalité », a-t-il ajouté.
Le PCA de l’ODEP est d’avis que l’absence de cohésion pourrait compromettre tout dialogue intercongolais. Selon lui, la crise actuelle est largement attribuée à une mauvaise gouvernance généralisée, illustrée par des violations répétées des lois et de la constitution.
« La mauvaise gouvernance s’est infiltrée dans toutes les sphères, y compris la justice et le parlement. Si la cohésion est menacée, le dialogue intercongolais ne pourra aboutir. Sans dialogue, aucune transition pacifique ne sera possible », a-t-il conclu, appelant à une réflexion sérieuse sur l’avenir politique du pays.