Dans son nouveau rapport intitulé « Cobalt Market Report 2024 » publié le mercredi 14 mai 2025, le Cobalt Institute annonce des prévisions prometteuses pour le marché mondial du cobalt, tout en portant une attention particulière à la République Démocratique du Congo. D’ici 2030, la RDC pourrait voir sa part de marché régresser à 65 %, bien que des défis se profilent à l’horizon.
Le rapport indique que la demande mondiale de cobalt devrait croître de manière exponentielle, atteignant 400 000 tonnes d’ici la fin de la décennie. Cette augmentation est largement attribuée à l’explosion de la demande pour les batteries électriques, un secteur en pleine expansion. En parallèle, l’offre mondiale de cobalt ne croîtrait que de seulement 5 % par an, créant ainsi un déséquilibre notable.
La RDC face à la concurrence
Actuellement, la RDC représente 76 % de l’offre primaire de cobalt. Néanmoins, cette position est menacée. L’Indonésie, dont la production devrait passer de 12 % à 22 % d’ici 2030, est en passe de devenir un concurrent majeur. Les politiques adoptées par la RDC, notamment l’interdiction d’exportation de quatre mois instaurée en février 2025, jouent un rôle crucial pour stabiliser les prix sur le marché international.
Les prix du cobalt ont déjà connu des fluctuations significatives au début de 2025, en raison de cette interdiction d’exportation et des prévisions de production en baisse. Pour passer à un marché déficitaire d’ici 2030, des investissements substantiels seront nécessaires pour aligner l’offre sur la demande croissante à long terme.
Croissance de la demande et nouvelles applications
Le rapport indique également une hausse de 14 % de la demande mondiale en 2024, portée par le secteur des batteries électriques, qui à lui seul représente 76 % de la demande totale. Les ventes de véhicules électriques ont connu une croissance robuste de 26 %, tandis que le secteur de l’électronique portable et les applications militaires affichent également une demande accrue.
La RDC doit naviguer habilement dans un paysage en mutation rapide. Les décisions politiques et stratégiques prises aujourd’hui détermineront non seulement sa part de marché future, mais aussi son rôle dans un secteur vital pour la transition énergétique mondiale.
Célestin KAZADI