La récente annonce sur la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila illustre une fois de plus l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques en République démocratique du Congo. Derrière cette mise en scène, c’est la démocratie qui est bafouée et l’arbitraire qui s’installe. Voici pourquoi cette affaire mérite d’être dénoncée avec fermeté.
- Kabila, sénateur à vie… mais absent, donc sans mandat réel
Depuis 2019, Joseph Kabila est présenté comme sénateur à vie. Pourtant, il n’a jamais siégé, ni prêté serment, ni même rempli ses obligations légales en tant que parlementaire. Son absence prolongée, qui aurait dû entraîner la perte de son mandat selon la loi, n’a jamais été sanctionnée. On ne peut donc pas « lever » une immunité qui n’a jamais été valablement acquise.
- Des accusations sans preuves solides : la justice sacrifiée sur l’autel du pouvoir
Les poursuites engagées contre Kabila reposent sur des témoignages flous, souvent politisés, sans preuves matérielles tangibles. Dans un État de droit, la justice ne peut être un outil de règlement de comptes. Or, ici, elle est utilisée comme un levier pour fragiliser un adversaire politique, au détriment de la vérité et de l’équité. C’est une insulte à la démocratie et aux victimes réelles qui méritent une justice impartiale.
- La loi sur le statut des anciens présidents : un bouclier politique maintenu par Tshisekedi
Félix Tshisekedi dispose d’une majorité parlementaire confortable qui pourrait abroger cette loi scélérate protégeant les anciens présidents de toute poursuite sérieuse. Pourtant, il ne le fait pas. Pourquoi ? Parce que cette loi est un bouclier qu’il souhaite conserver pour lui-même demain. Ce double jeu est une trahison des principes démocratiques et un affront au peuple congolais qui aspire à la justice pour tous.
- Une stratégie d’autoprotection déguisée en volonté de justice
Loin d’être un acte courageux, la levée des immunités de Kabila est une diversion destinée à masquer l’absence de volonté réelle de réforme. Tshisekedi protège son avenir politique en maintenant un système qui garantit l’impunité aux puissants, tout en donnant l’illusion d’une rupture avec le passé. Cette hypocrisie doit être dénoncée et combattue.
Conclusion : le peuple congolais mérite la justice, pas le théâtre politique
Cette affaire est un écran de fumée qui détourne l’attention des vrais enjeux démocratiques. La justice ne doit pas être instrumentalisée pour servir des intérêts personnels ou politiques. Le peuple congolais mérite une justice indépendante, transparente et équitable, qui condamne les abus de pouvoir sans exception. Il est temps de mettre fin à l’arbitraire et de bâtir une démocratie véritable.
Jacques Issongo,
Activiste des droits de l’homme