Zijin Mining a déclaré le vendredi 23 mai s’attendre à « un impact négatif » sur les prévisions de production de la mine de cuivre Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo. Cette sortie de la compagnie chinoise actionnaire du projet survient quelques jours après qu’un incident sismique a entraîné la suspension partielle des opérations à la mine. Une position que ne partage toutefois pas Ivanhoe Mines, autre actionnaire de la coentreprise, et en charge des opérations quotidiennes au complexe cuprifère.
Ivanhoe veut produire 520 000 à 580 000 tonnes de cuivre à Kamoa-Kakula en 2025. Après l’incident sismique, la compagnie canadienne a annoncé plus tôt cette semaine un ralentissement temporaire de l’activité, sans toutefois remettre en cause ces objectifs. De son côté, Zijin s’alarme de l’incident, affirmant que l’activité sismique a provoqué de multiples effondrements de toit dans la mine souterraine.
Alors qu’Ivanhoe a déjà dépêché des experts pour inspecter les installations, Zijin envisage d’en engager de nouveaux « si nécessaire, pour mener une inspection approfondie des causes de l’activité sismique ». L’objectif affiché est de réévaluer les méthodes d’exploitation, les plans de remblayage, la gestion hydrogéologique et la planification de la production à long terme. S’agit-il d’une remise en question des méthodes employées jusqu’ici par Ivanhoe ?
Ce dernier conteste en tout cas cette lecture de son partenaire. Dans un communiqué publié quelques heures après celui de Zijin, la compagnie basée à Vancouver affirme qu’aucune structure souterraine majeure ne s’est effondrée, évoquant uniquement des chutes de roche superficielles sur les parois. Elle précise que l’inspection est toujours en cours, sans remettre en cause, à ce stade, ses objectifs de production. Pendant ce temps, on observe une baisse d’environ 10% du cours de l’action Ivanhoe depuis cinq jours, contre un gain mensuel de 0,86%.
« Une fois l’enquête souterraine terminée, Ivanhoe Mines déterminera si la suspension temporaire des opérations souterraines aura un impact sur les prévisions de production annuelle du complexe minier de Kamoa-Kakula » indique la compagnie, qui prévoit de publier une nouvelle mise à jour sur les opérations le mardi 27 mai.
En attendant, la divergence reste entière entre les deux principaux actionnaires de Kamoa Copper, la coentreprise propriétaire du complexe. Si la compagnie canadienne gère la mine, elle détient seulement 39,6% du capital de ladite coentreprise. Zijin Mining est actionnaire à la même hauteur (39,6%), mais détient en plus des parts d’Ivanhoe. Sa part économique totale dans le projet atteint donc 44,45%.
En 2024, Kamoa-Kakula a généré pour Zijin un bénéfice net de 1,72 milliard de yuans (environ 238 millions USD), soit 5,37% de son résultat net annuel. L’État congolais, qui détient 20% du projet, n’a quant à lui pas encore commenté la situation.