Intervenant au cours du briefing presse organisé ce mardi par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, le ministre du Commerce extérieur Julien Paluku n’a pas hésité à égratigner le Rwanda de Paul Kagame « suite à la mafia qui se passe dans l’Est de la République démocratique du Congo ».
Pour cet ancien gouverneur du Nord-Kivu, le pays des mille Collines va cesser d’exister économiquement dès lors que le pays de Félix Tshisekedi s’organise en interne.
« Moi, je sais que le Rwanda va cesser d’exister économiquement lorsque nous allons nous organiser. Pourquoi ? Parce qu’en 1994, le Rwanda exportait 40 tonnes de coltan. Aujourd’hui, il exporte 2 000 tonnes de coltan parce qu’il puise de la mine de Rubaya. Lorsqu’on avait commencé la certification des minerais, j’étais encore gouverneur. J’avais dit ceci : le Rwanda a réussi une politique de prendre les minerais au Nord-Kivu et d’aller les enfouir dans les sols rwandais et quand les enquêteurs arrivent, il dit voici mon carré minier. Et ça, j’ai dû démontrer ça. Vous allez au Rwanda, il n’y a pas assez de gisements d’or, il n’y a pas assez de gisements de cassitérite, il n’y a pas assez de gisements », a déclaré Julien Paluku.

Cet ancien gouverneur du Nord-Kivu dit ne pas comprendre le fait que l’ancien président de la République Joseph Kabila, qui connaît les arcanes de la situation sécuritaire et des conflits avec le pays des mille Collines, puisse être protégé par les militaires rwandais.
« Je ne comprends pas que quelqu’un qui connaît ça comme moi puisse se retrouver à Goma aux côtés du Rwanda pour piloter cette machine destructrice de la politique de la République pour la démocratie du Congo », a-t-il renchéri.
Pour lui, le Rwanda, bien qu’il soit perçu comme un pays en développement, reste l’un des pays les plus pauvres du monde. « Il parvient à masquer cette réalité, mais cela ne durera pas. La mafia qui sévit à l’Est en est la preuve », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a renforcé cette position, affirmant que « notre ennemi, c’est le Rwanda », et que la RDC ne doit pas se laisser distraire par des conflits d’origine étrangère.
«Notre ennemi, c’est le Rwanda, et il est hors de question de penser qu’on peut se laisser distraire pour prêter le flanc à ceux qui ont un rôle secondaire au Rwanda. On n’a pas besoin ici de vouloir congoliser un problème d’origine étrangère », a-t-il conclu.
Dostin Eugène LUANGE