Les députés nationaux ont décidé de livrer le ministre de la Justice, Constant Mutamba, à la justice pour être poursuivi sur un présumé détournement de 39 millions de dollars américains alloués à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Après la lecture du rapport de la Commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation, qui sollicitait l’autorisation d’instruction contre le ministre d’État, l’assemblée plénière a déclaré ce rapport recevable et a ordonné l’ouverture d’une instruction judiciaire à son encontre.
Lors de son audition par la Commission, le procureur général, Firmin Mvunde, a révélé que le ministre de la Justice aurait exercé une « forte » pression et menacé la directrice générale adjointe de la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (DGCMP) pour obtenir l’approbation d’un marché attribué à une entreprise qui n’existait pas avant 2024.
Ce dernier a laissé entendre que “le jeune crocodile de Lubao” avait débloqué la somme de 39 millions de dollars en brûlant plusieurs étapes procédurales, y compris le quitus de Judith Suminwa, qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a pas été donné.
Des accusations que le ministre de la Justice a battu en brèche tout en indiquant que le procureur général chercherait sa tête parce qu’il lutte contre la corruption et la cupidité au sein de la Cour de cassation.
Lors d’un face-à-face avec les agents et cadres de son administration, Constant Mutamba a contesté la procédure initiée à son encontre par la justice. Pour lui, le procureur général, étant lui-même sous enquête, n’a pas la légitimité d’initier des poursuites contre un ministre de la Justice.
“Dites au procureur général qu’il ne me verra jamais devant lui pour me défendre. Je n’ai pas peur de la prison, je suis prêt. Il a commis une faute disciplinaire grave. Celui qui fait l’objet d’enquêtes ne peut pas initier une action contre le ministre de la Justice. Je vais tirer toutes les conséquences du droit. Je lui ai demandé de ne pas convoquer le secrétaire général du ministère de la Justice et le directeur pénitentiaire, et je les soutiens”, a lancé Constant Mutamba.
Celestin KAZADI