Lors de la 45e réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 30 mai 2025, le président de la République, Félix Tshisekedi, a souligné l’importance de sécuriser les flux économiques extérieurs et de repenser le positionnement géopolitique de la République démocratique du Congo (RDC) face aux perturbations économiques mondiales.
« Le président est convaincu que sécuriser nos flux économiques et réviser notre positionnement géopolitique est désormais une nécessité. Le pays doit non seulement se défendre, mais également se positionner afin que notre voix compte, que notre économie résiste et que notre diplomatie anticipe », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, dans le compte rendu de la réunion.
En effet, le chef de l’État a mis en évidence des initiatives récentes comme le corridor de Lobito et la zone économique spéciale RDC-Zambie, qui témoignent du potentiel d’intégration de la RDC dans les chaînes de valeur mondiales et africaines. Il a attiré l’attention du Conseil des ministres sur les évolutions géopolitiques et économiques mondiales, précisant qu’en dépit de leur éloignement apparent, celles-ci ont des répercussions directes sur la RDC.
« Notre économie fait face à quatre risques majeurs : une inflation importée due à la hausse des prix manufacturiers, une pression sur le franc congolais causée par une baisse des exportations, un ralentissement de l’économie chinoise affectant la demande de nos ressources stratégiques, et une forte volatilité des coûts des métaux rendant la planification économique incertaine », rapporte le compte rendu.
À cela s’ajoute un contexte sécuritaire critique, marqué par des conflits à l’est du pays, nécessitant des ressources financières considérables pour financer l’effort de guerre, soutenir les populations déplacées et protéger l’intégrité territoriale.
Mesures gouvernementales pour contrer les chocs extérieurs
Le président Félix Tshisekedi a donné des instructions aux ministres et aux responsables des services concernés pour proposer sans délai des mesures concrètes visant à protéger l’économie nationale des chocs extérieurs et renforcer la souveraineté monétaire.
« Le président a engagé, sous la coordination de la Première ministre, plusieurs ministres à se concerter pour élaborer rapidement des propositions visant à protéger notre économie, renforcer notre souveraineté monétaire et diversifier nos partenariats », a précisé Patrick Muyaya.
L’Organisation mondiale du commerce prévoit une contraction du commerce de 0,2 % cette année, tandis que le FMI abaisse ses prévisions de croissance mondiale à 2,8 % pour 2025 et 3 % pour 2026. Dans ce contexte, la dépréciation du dollar américain crée une perte de confiance sur les marchés, accélérant la dollarisation des échanges.
« Pour un pays comme le nôtre, où 91 % des dépôts et 97 % des prêts bancaires sont libellés en devises, ces bouleversements sont considérables », a conclu le porte-parole du gouvernement.
Prince OKENDE