La problématique de la représentation de l’État dans les joint-ventures minières, ainsi que celle de la cession à l’État congolais d’actions par les sociétés minières détentrices de permis d’exploitation, était au cœur de la communication du président de la République, Félix Tshisekedi, lors de la 45ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue vendredi dernier.
Le chef de l’État s’est dit inquiet de constater que les instructions données au ministre des Mines, en coordination avec le ministre du Portefeuille, de procéder à un contrôle systématique de la gestion des actifs miniers de l’État dans les entreprises concernées, n’ont pas produit les effets escomptés, près de trois ans plus tard.
Il a donc instruit, pour la seconde fois, le ministre des Mines ainsi que le ministre du Portefeuille, en collaboration étroite avec son cabinet, de mettre rapidement en place une commission ad hoc chargée de lancer un audit exhaustif et systématique des actifs miniers relevant de la participation de l’État ; d’évaluer la gouvernance des sociétés concernées ; et de proposer des mécanismes de redressement ainsi qu’une meilleure structuration de la présence de l’État dans le secteur.
Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le chef de l’État a souligné que la gestion des ressources minières ne relève pas seulement de considérations économiques : elle engage notre responsabilité devant la Nation et les générations futures. Elle exige, a-t-il indiqué, intégrité, rigueur et un sens élevé de l’intérêt général.
Le contrôle annoncé devrait notamment inclure un recensement précis des actifs issus des amodiations, une évaluation des recettes qui auraient dû être versées au Trésor public, ainsi qu’un examen des modalités de désignation des représentants de l’État dans ces structures — dont la légitimité, parfois, pose question.
Avec cette nouvelle injonction, Tshisekedi entend faire de la gouvernance minière un test de redevabilité et un levier de souveraineté économique. Reste à voir si cette volonté politique se traduira, cette fois, par des actes concrets.
Dostin Eugène LUANGE