Le Programme alimentaire mondial (PAM) cherche à mobiliser plus de 500 millions de dollars pour faire face à la crise humanitaire croissante en République démocratique du Congo, conséquence directe de l’insécurité persistante dans l’Est du pays.
Cette information émane d’un nouveau rapport de l’agence onusienne, publié le mardi 3 juin 2025, dont une copie a été consultée par DosEco. Selon le PAM, l’intensification des déplacements forcés due à l’escalade du conflit a propulsé l’insécurité alimentaire à un niveau critique, mettant davantage sous pression une réponse humanitaire déjà fragile, tant à l’intérieur du pays que dans les pays voisins.
« En RDC, le PAM a un besoin urgent de 433 millions de dollars pour financer ses opérations d’urgence jusqu’en octobre 2025. Sans soutien immédiat, des millions de personnes risquent d’être privées d’une aide vitale, ce qui ne ferait qu’aggraver la crise humanitaire à l’échelle nationale et régionale », précise le rapport.
Parallèlement, l’organisation cherche également à réunir 72 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés dans les pays limitrophes — le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda — d’ici à la fin de l’année.
«Sans financement additionnel, l’assistance alimentaire assurée actuellement par le PAM en faveur des réfugiés pourrait être interrompue dès le mois d’octobre. »
Dans le cadre de sa réponse transfrontalière, le PAM soutient actuellement plus de 80 000 réfugiés au Burundi, dont 25 000 ont fui les violences en RDC depuis janvier. En mars dernier, faute de moyens, l’agence a dû réduire les rations alimentaires à la moitié pour l’ensemble des réfugiés.
Le rapport indique aussi qu’au Rwanda, plus de 130 000 réfugiés, dont plus de 15 000 récemment arrivés de RDC, ont vu leur aide en espèces réduite de moitié en avril. En Tanzanie, les rations alimentaires pour les 186 000 réfugiés originaires du Burundi et de la RDC ont chuté de 82 % à 65 % en mai, et devraient encore baisser à 50 % en juin.
En Ouganda, où les taux de malnutrition aiguë dépassent le seuil d’urgence (15 %), le PAM soutient aujourd’hui quelque 630 000 réfugiés, contre 1,6 million en avril, en raison de contraintes budgétaires.
Selon le rapport publié le 3 juin 2025, près de 140 000 Congolais ont fui vers les pays voisins au cours des quatre premiers mois de l’année. Ces mouvements massifs de population contribuent à une véritable « crise de la faim » qui s’étend désormais au Burundi, au Rwanda, à la Tanzanie et à l’Ouganda, exacerbant les besoins humanitaires dans toute la région.
Prince OKENDE