Le président de la République, Félix Tshisekedi, a demandé au gouvernement, lors de la 46ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 6 juin, de procéder à la mise en place d’un Fonds souverain devant soutenir la diversification économique via l’innovation, l’industrialisation, les petites et moyennes entreprises (PME) et l’entrepreneuriat local.
Ce fonds, a-t-il expliqué, sera alimenté par le Fonds minier pour les générations futures (FOMIN), ainsi que par d’autres structures nationales pourvoyeuses de ressources publiques.
« Face aux mutations économiques mondiales et à la compétition accrue pour les ressources naturelles, le président de la République soutient que notre pays doit impérativement transformer sa richesse en outil de souveraineté, de stabilité et de prospérité partagée. Le moment est donc venu pour la République de se doter d’un Fonds souverain, véritable instrument de transformation économique, qui sera alimenté par le FOMIN ainsi que par d’autres structures nationales pourvoyeuses de ressources publiques », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres.
Le Fonds souverain, aperçu comme un nouveau véhicule financier, aura pour mission d’investir une part des revenus miniers sur les marchés internationaux, afin d’en accroître la valeur ; de financer à long terme les infrastructures essentielles — routes, hôpitaux, écoles, barrages, zones industrielles, projets agricoles structurants — ; et de constituer une épargne intergénérationnelle pour léguer un capital productif aux générations futures.
De plus, il aura pour mission de stabiliser l’économie face à la volatilité des prix des matières premières et d’appuyer les programmes prioritaires, dont le développement local des 145 territoires.
Le président de la République a également précisé que le Fonds souverain agira de manière agile et stratégique, en conformité avec les principes de Santiago, garantissant la transparence, l’indépendance et la performance.
« Il devra incarner notre volonté de bâtir une économie résiliente et souveraine, libérée de la dépendance à l’aide extérieure ou à la rente immédiate », a-t-il déclaré.
À cette fin, Félix Tshisekedi a instruit la Première ministre, avec le concours du vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, du vice-Premier ministre, ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au développement, du ministre des Finances, du ministre des Mines, de la gouverneure de la Banque centrale et de son cabinet, à élaborer un projet de texte définissant la création, l’organisation et le fonctionnement du fonds préconisé.
« Ce projet devra traduire notre ambition collective : doter la nation d’un instrument souverain, performant et durable, capable de transformer nos ressources naturelles en richesses productives, de soutenir une croissance inclusive, et de garantir à notre jeunesse un avenir à la hauteur de son potentiel », a martelé Félix Tshisekedi.
Il s’agira d’un levier structurant pour consolider l’indépendance économique de la RDC, impulser le développement à long terme et bâtir, dès aujourd’hui, l’héritage des générations futures, en lien avec la cité et la nation.
Néanmoins, Félix Tshisekedi a envisagé de supprimer des structures étatiques budgétivores “improductives”. Lors de la 42ème réunion du conseil des ministres tenue vendredi 02 mai, il a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes additionnelles de redressement des finances publiques dans un contexte de guerre, imposée par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.
Dostin Eugène Luange