Réunie dimanche 8 juin autour d’un atelier préparatoire, la société civile impliquée dans le contrôle des finances publiques en République démocratique du Congo prévoit de faire de la sécurité une priorité lors du séminaire d’orientation budgétaire qui s’ouvre ce lundi à Kinshasa.
Selon le directeur exécutif du Réseau gouvernance économique et démocratie (REGED), Bishop Abraham Djamba, Il est impératif que les moyens nécessaires soient alloués non seulement aux forces armées, mais aussi à la police, aux services de renseignement, afin qu’ils disposent d’équipements adéquats.
« Vu le contexte actuel du pays, nous allons mettre un accent particulier sur la sécurité, qui est devenue la priorité des priorités. Nous voulons vraiment insister auprès des autorités pour que les moyens soient mis à disposition, non seulement pour nos forces armées, mais aussi pour les forces de sécurité, la police, les services de renseignement. Ces services doivent être dotés des équipements nécessaires, pourquoi pas des équipements de pointe, afin que la sécurité puisse être assurée », a déclaré le directeur exécutif du Réseau gouvernance économique et démocratie (REGED), Bishop Abraham Djamba, à l’issue de l’atelier consacré à la préparation du séminaire d’orientation budgétaire.
Une vision multisectorielle
Initié par le ministère du Budget, le séminaire d’orientation budgétaire vise à définir les axes majeurs du prochain budget triennal à travers la Lettre d’Orientation Budgétaire et le Cadre Budgétaire à Moyen Terme. Mais pour les acteurs de la société civile, il ne saurait être question de limiter les débats à la seule sécurité. Autre cheval de bataille : la connectivité entre les provinces. Un enjeu économique majeur pour un pays-continent, encore trop enclavé sur lui-même.
« Le marché intérieur congolais a un potentiel immense, mais il reste sous-exploité à cause de l’absence d’infrastructures interprovinciales. Cette situation freine l’intégration économique et fait le lit des importations en provenance des pays voisins », a déploré Abraham Djamba.
Parmi les propositions mises sur la table : le dragage du fleuve Congo et des principales voies navigables.
Climat, croissance et gouvernance
La société civile n’élude pas les défis environnementaux. Elle plaide pour une meilleure prise en compte des opportunités liées au financement climatique, notamment via le Fonds vert pour le climat et les marchés de crédits carbone.
« Nous devons disposer de projets bancables, capables de capter ces financements innovants », argue le directeur de REGED. Au-delà des plaidoyers, le séminaire devra poser les fondations d’un budget axé sur la croissance inclusive, la réduction de la pauvreté et la rigueur dans la gestion des ressources.
Les débats devraient ainsi graviter autour de l’investissement public dans des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé, la sécurité ou encore la transition écologique. La lutte contre la corruption et l’exploitation illicite des ressources minières, véritables plaies de l’économie congolaise, sera également à l’ordre du jour.
DosEco