Carbone Beni, directeur exécutif d’ICONIA , alerte sur le danger imminent de la balkanisation qui guette la République démocratique du Congo. Intervenant le mardi 10 juin à l’ouverture de l’atelier du Groupe d’action de la société civile pour la promotion d’une paix durable en RDC, le président du Mouvement PACTE a mis en relief l’implosion nationale redoutée, qui semble dorénavant prendre une tournure concrète et préoccupante.
« La nation est au bord de l’implosion. Le pays va mal. Le plan de balkanisation de notre pays n’a jamais été une utopie. C’est un projet réel, mûri dans les tiroirs de certaines puissances, débattu dans plusieurs officines étrangères. L’objectif est clair : déstabiliser le pays tel qu’hérité de nos pères de l’indépendance en 1960, le morceler pour en piller les richesses, appauvrir sa population, maintenir sa jeunesse dans la clochardisation et l’absence de perspectives. Aujourd’hui, cette implosion que nous craignions autrefois se manifeste avec force : le projet expansionniste du Rwanda – et même de l’Ouganda – ainsi que la déstabilisation de la région des Grands Lacs, notamment à l’est du pays, ont pris une ampleur sérieuse et considérable », a-t-il averti.
Dans cette optique, Carbone Beni a vivement critiqué les propos récents du vice-premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, qui a publiquement accusé l’ancien président Joseph Kabila d’être Rwandais. Pour lui, de telles déclarations, émanant d’un acteur politique de premier plan, sont de nature à aggraver les tensions et à alimenter les risques de crise.
« Je n’ai pas réussi à dormir tôt hier, après avoir entendu l’interview de Jean-Pierre Bemba. Ce qu’il a dit est extrêmement grave. Accuser directement l’ancien chef de l’État d’être un infiltré Rwandais, ce sont des propos qui peuvent alimenter davantage l’implosion, les dissensions et la crise que traverse notre pays », a-t-il regretté.

Face à cette situation complexe et multidimensionnelle, les participants à l’atelier du Groupe d’action de la société civile qui se déroule du mardi 10 au jeudi 12 juin à Kinshasa s’engagent à recueillir et structurer les propositions des différentes composantes de la société congolaise — notamment les organisations de base, les jeunes, les femmes et les leaders communautaires — afin de promouvoir une gouvernance sécuritaire inclusive, communautaire et préventive.