À l’initiative de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et du Mouvement Pacte, dirigé par Carbone Béni, des acteurs de la société civile réfléchissent, depuis mardi 10 juin à Kinshasa, aux enjeux de paix, de gouvernance territoriale et de cohésion nationale.
Pour apporter une réponse durable à la crise multidimensionnelle qui fragilise la RDC et freine son développement, le président du conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba Tshitenge, plaide pour la tenue d’un dialogue national inclusif. Il insiste sur le fait que son approche se distingue nettement de celle du binôme CENCO-ECC, qui prône un format élitiste.
“Face à la crise que traverse notre pays, la seule voie qui nous reste, c’est de compter d’abord sur nos propres forces. Aujourd’hui, notre vraie force, c’est notre population. Il n’y a rien d’autre. Ce ne sont pas nos richesses naturelles qui doivent guider notre avenir, mais bien le peuple congolais, qui doit devenir le moteur de tout développement. Nous préconisons un dialogue national inclusif, garantissant la participation de tous les citoyens. Ce processus devrait être suivi d’une table ronde politique, où les conclusions issues du dialogue populaire seront discutées par les acteurs politiques. Contrairement à l’approche de la CENCO et de l’ECC, qui part du sommet – de l’élite, voire de l’influence occidentale – pour descendre vers la base, notre méthode part du terrain, de la population, afin de bâtir une réponse réellement légitime.”, a expliqué le professeur Florimond Muteba.
Cette figure proue de la société civile congolaise estime qu’il est grand temps d’abandonner le mépris parfois affiché par les dirigeants à l’égard du peuple.
“Les véritables enjeux du Congo ne se résolvent pas uniquement dans des cercles fermés. Ils nécessitent l’écoute active et l’implication de tous les Congolais”, a-t-il déclaré.
Il revendique une démarche ancrée dans la philosophie d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, qui prônait le primat du peuple d’abord.
“Étienne Tshisekedi disait : le peuple d’abord. Eh bien, c’est exactement ce que je propose ici. Pour ceux qui n’ont jamais compris le sens de cette devise, qu’ils s’approprient le chemin du dialogue citoyen que je propose, et ils en saisiront toute la quintessence.”
Il convient de souligner que l’objectif global de cet atelier est d’instaurer un dialogue formel et structuré entre les autorités étatiques – représentées par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières – et les organisations de la société civile.
Il s’agit de contribuer à la consolidation durable de la paix et à la stabilisation des territoires, en apportant une réponse conjointe aux causes profondes des tensions et conflits communautaires, à travers des recommandations concrètes, inclusives et opérationnelles.
À l’issue des travaux de trois jours, une feuille de route conjointe sera élaborée, comprenant des engagements clairs, un mécanisme de suivi et des indicateurs de progrès, pour assurer la mise en œuvre progressive et concertée des recommandations issues du futur dialogue national inclusif.
Dostin Eugène LUANGE