Le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), Jean Claude Katende appelle le gouvernement congolais à réaliser une étude de faisabilité avant toute conclusion d’un accord minier avec les États-Unis pour assurer la paix dans l’Est du pays.
Cette recommandation a été formulée lors d’un atelier organisé jeudi 12 Juin par l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) en collaboration avec le Mouvement Pacte, centré sur des thématiques liées à la paix, la gouvernance territoriale et la cohésion nationale.
À l’instar d’un chat échaudé, Jean Claude Katende redoute une répétition des déséquilibres vécus par la RDC, notamment à travers le contrat sino-congolais dit « infrastructures contre minerais ».
« Mon intervention a porté sur l’exploitation illégale des ressources minières et la situation sécuritaire du pays. J’ai démontré aux participants qu’il existe un lien direct entre l’exploitation illégale des ressources minières dans l’Est et l’insécurité persistante dans cette région. Pour sortir de cette impasse, la première mesure à prendre est la réforme de l’armée congolaise : l’équiper correctement et assurer une prise en charge digne. Ensuite, il faut réfléchir à l’accord en préparation avec les États-Unis afin qu’il serve prioritairement les intérêts de la République démocratique du Congo. Il est important de déterminer à l’avance quels minerais seront concernés, leur teneur, leur quantité », a déclaré Jean Claude Katende.
Et de poursuivre :
« Cela permettra de négocier en toute connaissance de cause et d’éviter les erreurs du passé. Il est clair qu’un accord est nécessaire, mais s’il profite davantage au Rwanda, il sera perçu comme injuste et pourrait susciter des contestations futures. »
Depuis plusieurs jours, Kinshasa est engagé dans des discussions avec Washington pour conclure un partenariat stratégique. Le gouvernement congolais espère obtenir un soutien renforcé des États-Unis dans ses efforts de pacification de l’Est du pays. Une cellule stratégique a été constituée par le président Félix Tshisekedi pour suivre ces négociations. À Washington, cinq membres du Congrès américain ont toutefois demandé des précisions sur les modalités de ce partenariat