Les institutions de l’État congolais accumulent une dette mensuelle de 6 millions de dollars américains envers la Régie de distribution d’eau (Regideso), selon le directeur général de cette entreprise publique, David Tshilumba Mutombo.
Lors de son audition jeudi 12 juin à l’assemblée nationale à la suite d’une question orale avec débat initiée par le député Tobie Kayumbi, le DG David Tshilumba a parié que l’État n’honore pas ses factures de consommation, en dépit des engagements pris depuis belle lurette.
« Depuis le pillage de 1991 et 1992, la Regideso ne reçoit plus de paiements de la part de l’État. Les dons et aides, notamment en produits chimiques, ont également été interrompus », a-t-il expliqué.
Selon lui, la consommation des institutions publiques représente aujourd’hui environ 40 % du chiffre d’affaires de la société. Une situation qu’il qualifie d’insoutenable pour les finances de l’entreprise publique.
Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a exhorté les institutions de la République, y compris lui-même, à donner l’exemple. Il a plaidé pour que la question de l’accès à l’eau potable soit traitée comme une priorité nationale relevant de la justice sociale.
Un débat houleux a suivi l’audition. Les députés ont soulevé plusieurs préoccupations, notamment la qualité de l’eau distribuée à la population, l’état vétuste des infrastructures, la situation du district de Tshangu, le paiement des agents dans les zones en conflit, les financements extérieurs de la Regideso, ainsi que la pollution des rivières par les sociétés minières.
Le directeur général a requis un délai de 48 heures pour répondre aux différentes préoccupations des élus.
Dostin Eugène LUANGE