Le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a instruit le gouvernement, vendredi dernier, de prendre des mesures correctives conformes aux lois nationales et aux normes internationales, afin de promouvoir la paix sociale entre opérateurs miniers et exploitants artisanaux en République démocratique du Congo.
Cette instruction a été donnée au cours de la 47ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue à Kolwezi, dans la province du Lualaba, au cœur du bassin minier du pays.
« Le président de la République a exhorté le gouvernement à adopter des mesures correctives adaptées, en vue de promouvoir une exploitation artisanale responsable, structurée, respectueuse des lois ainsi que des normes sociales et environnementales, et contribuant réellement au développement économique », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, dans son compte rendu.
Selon le chef de l’État, il est indispensable de délimiter des périmètres réservés exclusivement à l’exploitation artisanale et de mettre en place un cadre organisationnel permettant aux exploitants de travailler dans la dignité.
Une réunion de concertation a ainsi été tenue avec les principales parties prenantes du secteur, notamment le ministre des Mines, la gouverneure du Lualaba, les dirigeants de l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales et stratégiques (Arecoms), de la Générale des carrières et des mines (Gécamines), ainsi que de l’Entreprise générale du cobalt (EGC).
L’objectif de cette rencontre était de recenser les zones d’exploitation artisanale répondant aux besoins du secteur, de définir, en collaboration avec la Gécamines et la Direction générale des carrières (DGC), les zones à encadrer, et de garantir une exploitation artisanale respectueuse des droits de toutes les parties concernées.
Le gouvernement entend également faire appliquer strictement les règles de la Gécamines et lutter contre la fraude liée à l’alimentation des usines par des minerais artisanaux, contournant ainsi les monopoles établis.
Cette initiative présidentielle fait suite à un constat préoccupant dressé lors du séjour du chef de l’État dans la province du Lualaba. De nombreux exploitants artisanaux rencontrent des difficultés majeures, faute de zones viables pour exercer leur activité.
« Ces compatriotes, dans leurs efforts pour subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles, se retrouvent souvent privés de zones d’exploitation viables. Ce manque les pousse à travailler dans des périmètres légalement attribués aux entreprises minières industrielles, ce qui provoque inévitablement des tensions de cohabitation, des conflits d’intérêts et divers abus », a déploré le président, cité par Patrick Muyaya.
Pour y remédier, le gouvernement devra renforcer les moyens financiers et réglementaires de l’Arecoms, en collaboration avec les ministères des Finances, du Portefeuille, ainsi que les sociétés EGC et Gécamines. L’objectif est de permettre à l’EGC d’exercer pleinement son monopole sur le négoce des productions issues de l’artisanat minier.
L’Arecoms a par ailleurs été chargée d’assurer le suivi et le contrôle de la mise en œuvre des mesures décidées.
Pour garantir un climat de paix sociale et un environnement sécurisé, la gouverneure du Lualaba, appuyée par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, a été mandatée pour prendre les mesures de police nécessaires, notamment pour limiter les abus de certains exploitants artisanaux et prévenir les invasions illégales de sites industriels.
Prince OKENDE