Le gouvernement congolais, par le truchement du ministère des finances, entend lever 60 millions de dollars américains sur le marché financier local, à travers une émission d’Obligations du Trésor libellées en devises mardi 17 juin 2025.
Cette opération s’inscrit dans la stratégie nationale de réduction de la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs.
Le ministère des finances précise dans un communiqué que l’adjudication portera sur des titres d’une maturité de 18 mois, assortis d’un taux d’intérêt annuel de 9 %. Cette émission, réservée aux investisseurs institutionnels — banques, compagnies d’assurance, fonds de pension notamment — sera encadrée par la Banque Centrale du Congo (BCC), chargée du bon déroulement de l’opération.
Au-delà de la levée de fonds, cette émission traduit une volonté politique affirmée : celle de stimuler l’épargne intérieure et de renforcer le rôle du marché domestique dans le financement de l’économie. En diversifiant ses sources de financement, Kinshasa cherche aussi à réduire la pression sur sa dette extérieure, dans un contexte de forte volatilité des marchés internationaux et de durcissement des conditions d’accès au crédit.
Le recours accru aux instruments de dette en monnaie forte, mais émis localement, témoigne également de la relative confiance des autorités dans la stabilité macroéconomique et monétaire actuelle. Un pari toutefois risqué, dans un environnement où les incertitudes politiques et sécuritaires continuent de peser sur la perception des investisseurs.
Priorités nationales
D’aucuns pensent que les fonds mobilisés seront directement affectés à l’exécution de la loi de finances 2025, en particulier dans des secteurs jugés prioritaires tels que les infrastructures, la santé et l’éducation. Une orientation qui répond à la pression croissante de la population sur les services publics, mais qui nécessitera une gestion rigoureuse pour en garantir l’efficacité.
En misant sur les ressources internes, Kinshasa espère aussi créer un effet d’entraînement sur le marché financier local, encore embryonnaire, mais appelé à jouer un rôle central dans le financement des ambitions de développement du pays.
Prince OKENDE