Dans le cadre de ses prérogatives d’accompagnement des entreprises congolaises dans leurs démarches d’exportation, l’Agence nationale de promotion des exportations (ANAPEX) a organisé, jeudi 19 juin à Kinshasa, une matinée d’échanges axée sur la problématique de la mise en œuvre des accords bilatéraux signés par la République démocratique du Congo.
Cet atelier visait à créer un espace de dialogue ouvert et constructif entre les experts des institutions publiques impliqués dans l’écosystème des échanges internationaux et les entrepreneurs.
Dans son keynote, le directeur général de cet établissement public, Mike Tambwe Lubemba, a expliqué les rôles que jouent les accords commerciaux dans la création de richesse. À ses yeux, lesdits accords sont notamment considérés comme des leviers stratégiques pour garantir la compétitivité des entreprises en République démocratique du Congo. Le manque de vulgarisation de ces outils juridiques, a-t-il indiqué, conduit à plusieurs impacts négatifs, dont la sous-utilisation des opportunités.
“Les accords commerciaux sont des leviers stratégiques destinés à nous ouvrir des portes vers de nouveaux marchés, à garantir la compétitivité de nos entreprises et à favoriser la création d’emplois. Cependant, il sied de souligner que ces accords, en raison de leur faible visibilité et de leur méconnaissance par les utilisateurs finaux, notamment les PME et les artisans, n’atteignent pas leur plein potentiel. J’encourage les participants à œuvrer à la vulgarisation des accords commerciaux pour que les opérateurs économiques de la RDC profitent pleinement des opportunités qui en découlent et assurent la diversification des exportations”, a-t-il déclaré.

Un potentiel sous-exploité
Selon le directeur général de l’ANAPEX, le déficit d’information autour de ces dispositifs favorise une appropriation inégale.
« Tandis que les grandes entreprises, mieux informées, savent en tirer profit, les PME et les artisans en sont souvent exclus. Ce déséquilibre fausse la concurrence et freine l’innovation locale. L’absence de visibilité des accords constitue ainsi un obstacle majeur à l’émergence d’un secteur privé compétitif et tourné vers l’extérieur », a-t-il averti.
Parmi les accords abordés lors de l’atelier figurent ceux signés avec la Côte d’Ivoire, l’Angola, le Congo-Brazzaville, le Kenya et la Zambie. Des partenariats jugés stratégiques, mais dont les retombées concrètes restent à optimiser.
Au-delà du diagnostic, l’événement a permis d’identifier des pistes d’action concrètes. Plusieurs experts ont plaidé pour des mécanismes de suivi plus rigoureux, une diffusion ciblée de l’information et une meilleure articulation entre les institutions concernées. Les débats ont aussi porté sur les critères de choix des partenaires bilatéraux, les produits éligibles aux différents régimes douaniers, ou encore les bonnes pratiques en matière de coopération commerciale.

Dans un pays où le tissu entrepreneurial est largement constitué de petites et moyennes entreprises (PME), la démocratisation des outils commerciaux constitue une priorité. Pour l’ANAPEX, l’enjeu est de faire en sorte que chaque entreprise congolaise, quelle que soit sa taille, puisse accéder aux marchés extérieurs dans des conditions équitables et compétitives.
Dostin Eugène LUANGE