Après plusieurs décennies d’insécurité dans l’Est du pays, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, mise dorénavant sur le président américain Donald Trump pour la restauration d’une paix durable en République démocratique du Congo.
Lors d’une interview accordée jeudi à un média américain, le président congolais a estimé que les États-Unis portent une part de responsabilité dans les crises qui ont secoué la région des Grands Lacs ces dernières décennies, en raison de leur soutien au régime rwandais après le génocide de 1994.
« Je suis sûr de l’appui du président Trump. D’abord parce qu’il l’a annoncé, ensuite parce que le président Trump représente la première puissance mondiale. Ce sont les États-Unis qui se positionnent, et tout le monde connaît l’influence des États-Unis. Troisièmement, je vous ai parlé de la communauté internationale. Je crois qu’il y a une certaine responsabilité des États-Unis dans ce qui s’est passé dans la région. Peut-être pas une responsabilité coupable, mais leur responsabilité était d’avoir fait confiance à un régime rwandais qui avait été affligé par le génocide. Et en essayant de réparer ce qui a été fait, les erreurs qui ont été commises, on en a commis d’autres en République démocratique du Congo (RDC). Je crois que c’est cette prise de conscience des États-Unis qui va changer la donne », a déclaré Félix Tshisekedi en répondant à la journaliste Hariana Veras Victoria, correspondante à la Maison Blanche pour l’Afrique.
Le président Tshisekedi en a profité pour rappeler l’origine de cette crise sécuritaire dans l’est de la RDC, qui avait été provoquée par l’invasion de populations rwandaises dans la province du Nord-Kivu, permise par le régime de l’ancien président Mobutu, en réponse à une demande de la communauté internationale.
Parlant de l’accord de paix qui doit être signé entre la RDC et le Rwanda, le président congolais a soutenu que celui-ci sera de grande utilité pour poursuivre plusieurs programmes de développement du pays.
« Cet accord va arriver à un moment propice pour nous, parce que nous avons encore beaucoup de programmes de développement en cours, notamment dans le secteur des infrastructures avec le développement local de 145 territoires, ainsi que dans le secteur de l’éducation », a relevé le chef de l’État congolais.
Trump mériterait un prix Nobel de la paix
Félix Tshisekedi n’a pas caché son admiration pour l’implication américaine, allant jusqu’à déclarer qu’en cas de succès de cette médiation, Donald Trump mériterait le prix Nobel de la paix.
« S’il y a un mérite que je reconnais aujourd’hui au président Donald Trump, c’est celui d’avoir pris le problème du conflit en RDC à bras-le-corps. Il a une équipe très efficace, conduite par le docteur Boulos, qui travaille très bien. Pour le moment, nous sommes sur un accord de principe, et je crois qu’un accord va être signé par les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, que nous allons entériner autour du président Trump, peut-être à la mi-juillet. (…) S’il arrive à mettre fin à un conflit injuste qui a causé autant de morts, s’il réussit par son influence, par sa médiation, à y mettre fin – parce que c’est ce que nous recherchons – il mériterait vraiment le prix Nobel, et je serai le premier à voter pour lui », a affirmé le président Tshisekedi.
Le conflit dans l’est de la RDC, alimenté par la présence de groupes armés, dont le M23, a provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes. Il reste une source de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, que les autorités congolaises accusent régulièrement de soutenir ces milices – ce que le Rwanda dément