Le gouvernement congolais prévoit un ensemble de mesures incitatives fiscales, parafiscales et douanières pour faciliter les investissements dans le cadre du projet écologique « Couloir vert Kivu-Kinshasa ».
Au cours de la 49e réunion du conseil des ministres tenue le vendredi dernier, le vice-premier ministre chargé de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, qui a présenté le modèle économique de ce projet stratégique, a fait savoir qu’il s’inscrit dans le cadre des nouvelles réformes légales et réglementaires visant à attirer les financements, notamment ceux issus de la finance carbone et des partenariats extérieurs.
« Un régime de facilités et d’avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers est prévu, conformément à la législation en vigueur, avec la possibilité de création d’un organisme délégataire dans le cadre d’un partenariat public-privé pour assurer l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de gestion », a-t-il précisé.
Ce modèle, selon M. Mukoko Samba, se distingue des précédents en promouvant un développement intégré incluant la production agricole, la transformation industrielle, le transport fluvial à biocarburant, les énergies renouvelables et la finance carbone.
« L’objectif principal est de créer de la valeur ajoutée localement à travers la transformation des matières premières agricoles, notamment celles destinées à la production de biocarburant, en produits exportables », a-t-il expliqué.
Production agricole et biocarburants au cœur du dispositif
Le projet prévoit une chaîne complète de production, depuis l’exploitation agricole jusqu’à la transformation locale en biocarburant, produits semi-finis et finis, incluant également la fabrication de dérivés pour l’alimentation animale et la construction d’unités fluviales adaptées.
Par ailleurs, le projet intègre la réhabilitation des infrastructures routières et le renforcement de l’offre énergétique à travers les énergies renouvelables. Il prévoit notamment la modernisation des routes nationales RN2 et RN4, la réhabilitation des routes provinciales et des dessertes agricoles, ainsi que l’augmentation de la capacité énergétique.
Une mission d’évaluation interministérielle sera prochainement dépêchée pour établir une cartographie précise des interventions à mener à court terme, à commencer par la liaison entre Beni et Yangambi, a indiqué le ministre.
Un projet initié par le président Tshisekedi
Le projet « Couloir vert Kivu-Kinshasa » a été initié par le président Félix Tshisekedi en novembre 2024, dans le but de créer une aire protégée à vocation communautaire, visant à favoriser une économie verte entre l’est et l’ouest du pays.
Cette décision faisait suite à un rapport encourageant sur la stabilisation de la région nord de Beni et sud de l’Ituri, longtemps affectée par les exactions des ADF. Le chef de l’État a confié à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et au Centre de recherche de Yangambi des missions spécifiques pour concrétiser ce projet, appelé à s’étendre à l’ensemble du territoire national.
Le gouvernement central, sous la coordination de la Première ministre, est chargé de définir les mesures fiscales susceptibles de garantir le succès de cette initiative ambitieuse.
Dostin Eugène LUANGE