À l’instar du président Félix Tshisekedi et de Martin Fayulu, l’opposant Delly Sessanga s’est adressé à la nation congolaise en marge de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance de la RDC. Dans son harangue, le président du parti Envol n’a pas hésité à égratigner le régime actuel sur le récent accord de paix signé avec le Rwanda sous la médiation des États-Unis, estimant que le pays ne devait plus « reposer la vie de ses concitoyens sur le bon vouloir des autres ».
Cet ancien député national a jugé que « la paix reste précaire et fragile », en dépit d’une kyrielle d’accords conclus au cours des deux dernières décennies.
“Je voudrais pour ma part rappeler, qu’au nom du sens du devoir et non plus de la solidarité, nous devons cesser de reposer la vie de nos concitoyens sur le bon vouloir des autres. Nous devons être à la hauteur de garantir la stabilité, la gouvernance et la sécurité de notre pays et de son peuple pour être digne de cette indépendance que nous avons reçue en héritage. L’impuissance de l’État, incapable de protéger les acquis de notre indépendance et l’intégrité de notre territoire, est la cause fondamentale de nos malheurs. Elle nous prive encore de la capacité dissuasive contre les menaces extérieures et l’efficacité opérationnelle pour endiguer les menaces intérieures”, a-t-il déclaré.
De l’avis du Président de l’Envol, la RDC « est réduite aujourd’hui à acheter une paix précaire au double prix de la trahison de la promesse de prospérité de notre peuple », en mettant « en hypothèque les ressources naturelles » du pays, au risque de compromettre « l’avenir des générations futures ».
Delly Sessanga a également critiqué l’«impuissance de l’État » face aux menaces sécuritaires, dénonçant une gouvernance insusceptible de « protéger les acquis de l’indépendance et l’intégrité du territoire national».
Sur la dimension régionale du conflit, ce juriste a mis en garde contre toute compromission des intérêts congolais au profit de « pays voisins », tout en réaffirmant l’importance d’un cadre de sécurité collective respectueux de la souveraineté des États.
Dans la même veine, il a insisté sur le lien entre justice et stabilité. « Il n’y a pas de paix durable sans justice, sans liberté », a-t-il soutenu, appelant au retour des déplacés, à l’identification des victimes et à la restitution des biens pillés dans les zones de conflit.
L’accord RDC-Rwanda signé à Washington prévoit notamment le désengagement et le désarmement des groupes armés non étatiques, leur intégration conditionnelle, la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire basé sur le CONOPS du 31 octobre 2024, le retour des réfugiés et des déplacés internes, ainsi qu’un cadre d’intégration économique régionale.
Dostin Eugène LUANGE