Les États-Unis d’Amérique, par l’entremise de leur ambassadrice accréditée en République démocratique du Congo, Lucy Tamlyn, menacent de punir sévèrement le Rwanda en cas de non-respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de paix signé le 27 juin à Washington avec la République démocratique du Congo.
Intervenant le lundi 14 juillet sur Radio France Internationale (RFI), la diplomate américaine a affirmé que le processus de mise en œuvre de cet accord a débuté par la création d’un mécanisme de sécurité conjoint, chargé notamment de superviser le retrait progressif des troupes rwandaises du territoire congolais et la neutralisation des rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).
« Après trente ans de conflit, il est vraiment temps que la souffrance cesse et que la souveraineté ainsi que l’intégrité territoriale congolaises soient respectées. C’est pourquoi les États-Unis ont insisté pour que cet accord de paix soit accompagné d’un calendrier et d’un plan de témoins. Le processus de mise en œuvre a bel et bien commencé, avec la création du mécanisme de sécurité conjoint, qui coordonne la neutralisation des FDLR et le retrait progressif des troupes rwandaises. Je voulais aussi dire que cet accord est clair. Nous avons clairement indiqué qu’il y aura des conséquences si les engagements ne sont pas respectés : des mesures punitives, comme des sanctions et d’autres leviers diplomatiques », a déclaré l’ambassadrice américaine à Kinshasa, Lucy Tamlyn.
Dans la foulée, Lucy Tamlyn a annoncé l’existence d’un projet chiffré à 760 millions de dollars, destiné à la construction d’un barrage hydroélectrique pour alimenter la RDC, le Rwanda et le Burundi, lequel a également « besoin de la paix pour démarrer ».
L’accord de Washington, signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, ne mentionne pas directement la coalition rebelle AFC/M23, considérée par Kinshasa comme un acteur clé de la déstabilisation dans l’est de la RDC.
Des négociations séparées avec ce groupe sont en cours à Doha, au Qatar, selon plusieurs sources diplomatiques. Ces discussions, entamées en mai, impliquent notamment les ministres de l’Intérieur congolais et rwandais.
En 2013, le Rwanda avait déjà signé l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération dans la région des Grands Lacs. Ce texte engageait les signataires à ne pas soutenir de groupes armés ni à agresser leurs voisins. Selon Kinshasa, Kigali a depuis violé ces engagements.
Prince OKENDE