314.000 fonctionnaires de l’administration publique congolaise, tous régimes confondus, sont éligibles à la retraite, a annoncé le vice-premier ministre, ministre en charge de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public, Jean-Pierre Lihau, qui prévoit un mécanisme financier pour encadrer ce processus à l’arrêt depuis deux ans.
Lors du Conseil des ministres du vendredi 11 juillet, ce membre du gouvernement a présenté un état des lieux du dispositif de départ à la retraite et proposé un plan décennal pour le financer.
« Après la vague de 11.000 départs en 2022, le processus s’est estompé en 2023 et 2024. La signature récente des Ordonnances de mise à la retraite par le Président de la République en faveur des Secrétaires Généraux, Directeurs et Chefs de Divisions, dont le processus de paiement des droits et avantages est en cours, marque la relance de ce processus qui mérite fluidification, le nombre d’agents éligibles ne cessant de croître, au point d’attendre aujourd’hui plus de 314.000, tout régime confondu », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres, fait par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Le gouvernement considère cette réforme comme un levier stratégique pour rajeunir l’administration, améliorer la gestion des ressources humaines, garantir l’avancement en grade et répondre aux engagements pris avec des partenaires internationaux, dont le Fonds monétaire international (FMI).
Pour faire face à l’ampleur des départs, deux mécanismes de financement ont été proposés : une allocation mensuelle de 20 milliards de francs congolais (CDF) via le budget de l’État, conformément à la loi de finances 2025, et un partenariat avec les banques payeuses, dès 2026. Ces dernières avanceraient les indemnités aux retraités, remboursées ensuite par l’État, sans incidence sur le budget.
Ce schéma financier, jugé conforme à la législation en vigueur, évite tout recours à l’endettement et repose sur les acquis de la bancarisation de la paie, a précisé M. Lihau.
Une commission interinstitutionnelle, regroupant les ministères de la Fonction publique, du Budget, des Finances, ainsi que la Présidence, la Primature et la CNSSAP, sera mise en place pour assurer la coordination de cette réforme et veiller à l’équilibre financier du système de retraite.
En parallèle, les chefs de service ont reçu l’instruction de ne pas remplacer automatiquement les agents partant à la retraite ni de les retirer du fichier de la paie avant le versement effectif de leurs indemnités.
Célestin KAZADI