Suite aux différentes plaintes émanant des opérateurs économiques, des voyageurs et d’autres visiteurs de la RDC, le président de la République, Félix Tshisekedi, a décidé de prendre à bras le corps la problématique des tracasseries qui se déroulent aux frontières aéroportuaires, terrestres et lacustres.
En effet, les opérateurs économiques dénoncent des tracasseries multiformes exercées en dehors de tout cadre légal, entravant gravement la fluidité des échanges ainsi que l’exercice normal des activités commerciales.
Lors de la 52e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 18 juillet, le chef de l’État a enjoint le gouvernement d’écarter les services indus occasionnant ces tracasseries.
“Face à cette situation, le Président de la République a appelé à une évaluation rigoureuse, exhaustive et sans complaisance de l’exécution de l’ordre opérationnel. Il est impératif que tous les services non indispensables ou dont la présence n’est pas strictement encadrée par les textes légaux ou réglementaires soient retirés sans délai et sans aucune forme de procès. La restauration de l’autorité de l’État passe par la fin des comportements inappropriés et la tenue d’un ordre opérationnel crédible à nos frontières”, a déclaré Patrick Muyaya, dans le compte rendu du conseil des ministres.
En clair, Félix Tshisekedi a instruit formellement le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, ainsi que le ministre de la Défense Nationale, le ministre des Transports et Voies de Communication, le ministre de la Santé, Hygiène et Prévention, le ministre du Commerce extérieur, l’administrateur général de l’ANR, le directeur général de la DGM, ainsi que tous les autres services spécialisés, de prendre sans délai les mesures suivantes :
- Procéder à un audit ciblé et documenter les services opérant actuellement aux frontières ;
- S’assurer que seuls les services indispensables et dûment mandatés poursuivent leurs activités dans un cadre coordonné, transparent et efficace, en écartant sans ménagement tout agent ou toute structure exerçant en violation des textes ou se livrant à des pratiques contraires à l’éthique de l’État et au climat des affaires.
Le Président de la République a insisté pour que toutes les mesures adoptées dans ce cadre tiennent absolument compte des impératifs de sûreté de l’État, en parfaite adéquation avec le contexte sécuritaire particulièrement sensible que traverse actuellement le pays.
Un rapport conjoint d’évaluation de l’ordre opérationnel, assorti de recommandations en vue d’une réorganisation durable du dispositif de contrôle des frontières, est attendu dans un délai de 15 jours sous la coordination du vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur.
L’ordre opérationnel aux frontières, soulignons-le, a été mis en place précisément pour mettre un terme à ces pratiques préjudiciables à l’image du pays et à l’économie nationale. Cette réforme visait à rationaliser la présence des services publics aux points d’entrée et de sortie du territoire, à simplifier les procédures liées au commerce extérieur et à assainir le climat des affaires dans une logique de gouvernance efficace et du respect de l’autorité de l’État. La résurgence de toute dérive, que rien ne saurait justifier, compromet sérieusement les efforts de réforme engagés par le gouvernement et nuit à l’image même de nos institutions.
Dostin Eugène LUANGE