Le secteur de la sous-traitance en République démocratique du Congo produit, à ce jour, environ 1,6 milliard de dollars américains. Ce chiffre marque une évolution significative par rapport aux 300 millions de dollars enregistrés il y a deux ans, avant l’instauration du nouveau comité.
Dans une interview accordée à la Radio Top Congo FM le week-end dernier, le directeur général de l’ARSP, Miguel Kashal, a souligné l’importance cruciale de ce secteur pour l’économie nationale.
« Sur toute la République, lorsque nous étions aux affaires en 2022, le marché de la sous-traitance n’avait que 300 millions de dollars sur l’ensemble du territoire national. Cela signifie que la plupart des contrats n’étaient pas signés au pays… Aujourd’hui, par rapport aux statistiques que nous sommes en train de compiler, nous avons demandé à toutes les entreprises principales de nous envoyer tous les contrats signés en 2024, car nous souhaitons rendre cela public pour la transparence. C’est ce que nous sommes en train de faire », a-t-il affirmé.
À ce jour, l’ARSP compte 17 sociétés minières, 2 sociétés brassicoles, 2 sociétés de cimenterie et 2 sociétés agro-alimentaires. Selon Miguel Kashal, sur l’ensemble des chiffres d’affaires des contrats signés, nous atteignons 1,6 milliard de dollars. C’est le chiffre pour 2024, de janvier à décembre.
« Je l’ai déjà dit, en 2023, nous n’avons pas vraiment travaillé parce que nous étions concentrés sur la vulgarisation. La loi était méconnue, même la structure de l’ARSP était peu connue. Il fallait rassembler toutes les parties prenantes, car il y avait cette méfiance des sociétés principales à accorder des marchés aux Congolais, car elles estimaient qu’il n’y avait pas d’expertise, une question pourtant résolue dans la loi », a-t-il déclaré.
Le directeur général Miguel Kashal a laissé entendre que les perspectives sont prometteuses pour le secteur de la sous-traitance. Il a souligné son engagement à mener des initiatives innovantes pour continuer cette dynamique de changement.
« Lorsqu’un changement se produit, on ne le ressent pas d’un coup. C’est un processus. À ce stade, je pense que ce qui pourra vraiment parler, ce sont les statistiques. D’où sommes-nous partis, où en sommes-nous et quelles sont les perspectives ? Je l’ai déjà dit : nous avons identifié 300 millions de dollars de marchés de la sous-traitance aux sociétés à capitaux majoritairement congolais sur l’ensemble du territoire national. C’est un contraste pour un grand pays avec toutes ses potentialités. Aujourd’hui, le rapport à mi-parcours de 2024 révèle que nous sommes à 1,6 milliard de dollars pour seulement 23 sociétés. Je crois qu’au mois de février, ou d’ici la fin de janvier, d’autres statistiques seront disponibles. Nous les rendrons publiques. Cela nous permettra de dresser un bilan pour chaque entreprise principale, dans chaque province », a-t-il rassuré.
« Nous avons dénoncé, à notre arrivée, le fait qu’il y avait plus de 8 milliards de dollars qui s’évaporaient dans le pays », a révélé Miguel Kashal avec passion.
L’ARSP est essentielle à l’économie congolaise, conformément à ses missions. Selon la Loi n°17/001, qui fixe les règles applicables à la sous-traitance, l’objectif est de protéger la main-d’œuvre locale et de promouvoir l’expertise locale. L’ARSP entend mettre en œuvre un suivi et une évaluation de la politique nationale ainsi que des politiques sectorielles relatives au contenu local.
Dostin Eugène LUANGE