Face au réchauffement climatique, les principales denrées de base ne sont pas logées à la même enseigne. Le riz est celle qui connaîtra la plus faible baisse de rendement à l’échelle mondiale d’ici la fin du 21e siècle. C’est ce qu’indique une étude publiée le 18 juin dernier dans la revue Nature Communications.
Intitulé « Impacts of climate change on global agriculture accounting for adaptation », l’article se présente comme la première analyse mondiale qui intègre les comportements d’adaptation des agriculteurs aux changements climatiques et leurs effets sur les rendements.
L’étude a concerné 6 cultures mondiales fournissant les deux tiers des calories consommées dans le monde. Il s’agit du blé, du soja, du sorgho, du riz, du manioc et du maïs.
Parmi ces denrées, l’étude indique que la productivité du riz ne baisserait que d’environ 1 % d’ici 2100 dans un scénario d’émissions modérées de gaz à effet de serre. Par comparaison, le sorgho, le blé et le soja pourraient voir leurs rendements chuter respectivement de 6 %, 14 % et 22 %.
D’après les auteurs, ce cas de figure favorable à la 3e céréale la plus produite au monde s’explique par sa grande adaptabilité aux changements climatiques et la capacité des agriculteurs à adapter leurs pratiques culturales en fonction des nouvelles conditions.
Alors qu’avec le réchauffement climatique, la hausse des températures nocturnes devrait impacter négativement des cultures comme le maïs, les auteurs indiquent qu’a contrario, certaines variétés de riz pourraient bénéficier des nuits plus chaudes, notamment dans des climats très humides, comme ceux de l’Asie du Sud et du Sud-Est.
Selon l’étude, les producteurs asiatiques, principaux cultivateurs de riz au monde seront probablement mieux préparés à s’adapter que ceux d’autres régions du monde, grâce à la hausse des revenus qui permettra d’investir dans des variétés plus performantes.
Il faut noter qu’il ne s’agit pas de la première à montrer les effets du changement climatique sur la productivité des denrées de base. Dans un rapport publié en 2020, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), indiquait qu’en Afrique, le sorgho et le mil seraient les céréales les moins affectées par les conséquences du changement climatique d’ici 2050.
Dans le cas du scénario le plus défavorable présenté par l’institution, le rendement moyen devrait diminuer de 5 % pour le mil et de 8 % pour le sorgho d’ici le milieu du siècle contre des baisses plus importantes, de 12 % et 21 % respectivement, pour le riz et le blé.