Le Fonds monétaire international (FMI) a, dans son rapport publié à la fin du mois d’août 2022 sur le système financier congolais, déploré la fragilité du modèle d’affaires des banques commerciales en République démocratique du Congo.
Selon une étude menée par le Département des marchés monétaires et de capitaux (MCM) de cette institution de Bretton Woods, une analyse comparative avec certains pairs de la région (pays très dépendants des exportations du secteur minier) souligne que l’activité bancaire en RDC, est l’une des moins rentables de la région malgré des marges d’intérêts très élevées, à plus de 10 pourcents.
Parmi les causes de cette fragilité de l’activité bancaire des banques congolaises, le FMI épingle l’environnement des affaires difficile avec une application incertaine de la règle de droit. Ce qui se combine avec le manque de diversification de l’économie et limite ainsi la demande potentielle de services financiers, en particulier de crédit.
Il note que les marges d’intérêts ne contribuent pas de manière significative à la rentabilité dans la mesure où les banques ne sont pas suffisamment actives sur le crédit.
A cela s’ajoute le taux élevé des coûts d’exploitation, ainsi que les charges fiscales, parafiscales, les frais de supervision bancaire (d’un montant annuel de 0,6 pourcent du total des dépôts).
Le FMI révèle que la RDC figure parmi les 10 pays du monde à plus faible ratio crédit/PIB, soit près de 7,5 % à fin 2020 contre une moyenne mondiale de 147,6 pourcent, indique le même document.
La contribution du secteur bancaire au financement de l’économie reste très modeste, avec une faible diversification du portefeuille et une prédominance des prêts en monnaie étrangère qui ont représenté une moyenne de 89,2 % du portefeuille des prêts à l’économie sur les cinq dernières années, conclut cette étude.