La deuxième édition de la Semaine de l’Énergie s’est ouverte le mardi 24 juin 2025, dans la salle La Perle de Sainte-Anne à Kinshasa. Lors de la présentation du rapport annuel, la directrice générale de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) Sandrine Mubenga, a annoncé une hausse de 38,9 % du nombre de clients raccordés en basse tension (BT) entre 2020 et 2024, soit près de 1,5 million d’abonnés au 31 décembre dernier.
Pendant la période sous revue, la production annuelle d’électricité est passée de 12 460 GWh à 13 625 GWh, et la puissance installée a augmenté de 2 972 à 3 647 MW, selon les données de l’ARE. Un gain certain, mais encore insuffisant au regard des besoins d’un pays à la démographie galopante.
« En Basse tension (BT), le nombre total de clients desservis a atteint 1 496 292 au 31 décembre 2024, soit un accroissement de 38,9 % par rapport à l’année 2020. En ce qui concerne le segment moyenne tension (MT), le nombre de clients s’est élevé à 2 403 par rapport à 2020. Enfin, en HT, un total de 78 clients a été comptabilisé, soit un accroissement de 27,9 % par rapport à 2020 », a déclaré Sandrine Mubenga, directrice générale de l’ARE.

Sur le terrain, l’autorité de régulation de l’électricité a constaté que les défis demeurent immenses. À juste titre, le directeur général de la Société nationale d’électricité (Snel), présent lors des échanges, a souligné la diminution de la production dans le sud du pays, causée par la construction de digues en amont de la Lualaba. À cela s’ajoute le conflit armé à l’est du pays, qui entrave le déploiement des infrastructures, comme l’a souligné l’opérateur privé Nuru.
« Nous avons un portefeuille de projets de 4 100 MW à peu près à l’ARE. Donc, des titres que nous avons donnés, s’ils sont exécutés, vont ajouter 4 000 MW, ce qui va beaucoup aider. Mais nous devons faire davantage. Avec les réunions que nous avons eues ce matin, je pense qu’il y a des synergies qui peuvent être mises en place avec les miniers, où, à un certain moment, au lieu d’augmenter l’importation, nous diminuons l’importation pour privilégier la production au niveau local, afin d’assurer la souveraineté énergétique de la République démocratique du Congo. Donc, nous essayons de travailler dans ce sens pour résorber le déficit énergétique », a rassuré Sandrine Mubenga.

Un marché stratégique au cœur de l’Afrique
Pour Marco Kuyu, directeur général adjoint de l’ARE, la RDC dispose d’atouts uniques : un territoire vaste de 2,3 millions de km², riche en ressources naturelles et doté de presque toutes les formes d’énergies primaires connues. Sans oublier une population de plus de 100 millions d’habitants, constituant un marché énergétique à très fort potentiel.
« L’offre actuelle ne couvre toujours pas la demande des industriels et des ménages. Ce déséquilibre crée un environnement propice à l’investissement, à l’innovation et aux audaces entrepreneuriales », a-t-il souligné.
Organisée du 24 au 26 juin 2025 à Kinshasa, cette Semaine de l’Énergie se veut un temps fort pour mobiliser les parties prenantes autour des défis et des perspectives du secteur. Il s’agit d’un secteur important pour le développement d’un pays dont l’avenir économique est intimement lié à sa capacité à électrifier ses territoires.
Dostin Eugène LUANGE