L’exclusion des femmes dans le nouveau gouvernement provincial de Kinshasa, mis en place par le gouverneur Daniel Bumba Lubaki, crée des remous au sein de l’opinion publique.
Ce jeudi 30 octobre 2025, un groupe de femmes Kinoises a déposé un mémorandum au bureau de l’Assemblée provinciale pour exiger le respect de la parité. En clair, elles demandent à l’Assemblée provinciale de Kinshasa de désapprouver sans délai ce gouvernement provincial, jugé non conforme à la Constitution et à la loi sur la parité, conformément à ses attributions légales de contrôle politique.
Ces femmes estiment que la décision prise par l’autorité urbaine est d’une gravité extrême, qu’elle constitue un recul flagrant dans la lutte pour l’égalité des genres et qu’elle viole ouvertement la Constitution du pays.
« Nous, femmes Kinoises, unies et déterminées, dénonçons avec indignation le récent remaniement du gouvernement provincial de Kinshasa, opéré sans la moindre représentation féminine. Cette décision, d’une gravité extrême, constitue un recul flagrant dans la lutte pour l’égalité des genres et viole ouvertement la Constitution de la République démocratique du Congo, notamment en son article 14, ainsi que la loi portant mise en œuvre de la parité. L’État congolais s’est engagé, sous le leadership du chef de l’État, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, champion de la masculinité positive, à promouvoir une gouvernance inclusive à tous les niveaux », lit-on dans leur mémorandum.
En agissant à l’encontre de cette vision, ces femmes indiquent que le gouvernement provincial de Kinshasa tourne le dos non seulement à la loi, mais aussi à la volonté politique du chef de l’État de construire un Congo équitable et respectueux des droits des femmes.
« Nous rappelons avec force que la parité n’est pas une faveur, mais une exigence constitutionnelle et légale. Aucune gouvernance ne saurait se dire légitime, représentative ou efficace en excluant la moitié de la population. Nous appelons les élus provinciaux à se montrer à la hauteur de leurs responsabilités historiques, en refusant de cautionner une composition gouvernementale anticonstitutionnelle, illégale, discriminatoire et rétrograde. »
Ces femmes se réservent le droit d’entreprendre toutes autres actions légales et citoyennes nécessaires pour faire triompher le respect de la loi, de la justice et de la dignité des femmes de Kinshasa. De leur avis, exclure totalement les femmes de la gouvernance locale, c’est trahir la République, et elles affirment ne pas céder au silence.
Le gouverneur Daniel Bumba a procédé récemment au réaménagement de l’exécutif provincial de la ville de Kinshasa. L’autorité urbaine a défenestré notamment la ministre provinciale des Finances et de l’Économie de la Ville de Kinshasa, Yvette Tembo Kulemfuka qui représentait valablement les femmes.