Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le Vice-premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a martelé l’ambition du Gouvernement de travailler pour doubler le budget de l’État congolais par rapport à ce qu’il était à la fin du premier mandat du Président Félix Tshisekedi.
À l’entame de la session parlementaire de septembre, le gouvernement a déposé le projet de budget 2026 chiffré à hauteur de 59 000 milliards de CDF, équivalent à 20,3 milliards USD. Mais pour le matérialiser, Adolphe Muzito n’exclut pas la possibilité de recourir à la dette extérieure. De son avis, le pays est en mesure de s’endetter et de rembourser.
« Nous voulons doubler le budget par rapport à ce qu’il était à la fin du premier mandat du président Tshisekedi, en le passant à 17 milliards de dollars. Aujourd’hui, notre pays peut dégager des ressources pour sa construction, pour les routes et le chemin de fer. Nous pouvons rattraper le retard qu’a trouvé Félix Tshisekedi [en arrivant au pouvoir] en dégageant 8 ou 9 milliards supplémentaires que nous pourrons consacrer à l’effort de guerre, à l’augmentation des salaires des fonctionnaires et à la construction d’infrastructures », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « Ce n’est pas un travail personnel mais celui de toute une équipe, mené sous la direction de la Première ministre et pour répondre aux attentes exprimées par le président de la République. Nous pouvons nous endetter auprès de la communauté internationale : notre dette, comparée à notre PIB, est aujourd’hui très faible, elle n’atteint même pas 20 % de notre PIB. Nous pouvons donc aller jusqu’à 20 à 30 milliards de ressources extérieures. Nous sommes capables de nous endetter et de rembourser. »
Contrairement à ce que beaucoup pensent, Adolphe Muzito ne voit pas la guerre dans l’Est comme un blocage à la mobilisation des recettes de l’État. Par ailleurs, il présente l’ouest du Congo comme une autre contrée du pays capable de compenser « les recettes perdues à l’Est ».
Aussi, l’ancien Premier ministre ne considère pas non plus le volume du Gouvernement comme un secteur gourmand des recettes publiques.
« Vous pensez que c’est en réduisant le nombre de ministres que l’on va faire des économies substantielles ? Ce n’est pas ça le problème. Le problème, c’est d’améliorer les recettes de l’État », répond-t-il à ce sujet.
Guillaume MAVUDILA