La monnaie nationale de la République démocratique du Congo, qu’est le franc congolais, a connu depuis quelques semaines une appréciation sur le marché des changes. Le dollar, qui s’échangeait à 2.8000 francs, équivaut maintenant à 2 411 CDF à l’indicatif.
D’aucuns se posent la question de savoir ce qui serait à la base de cette appréciation du franc congolais, longtemps attendue par la population. Intervenant au cours d’une conférence de presse organisée mardi 7 octobre à Kinshasa, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), André Wameso, a expliqué que cette appréciation résulte de la politique monétaire appliquée par son institution.
« Je voudrais d’abord fixer l’opinion sur une chose. Que l’appréciation observée depuis maintenant quelques semaines sur le marché des changes est l’œuvre de la politique monétaire appliquée par la Banque centrale. C’est exclusivement grâce à cette politique monétaire qu’il y a appréciation du taux de change. Quand il y a une dépréciation, il faut savoir quelles sont les causes. Sinon, vous ne saurez pas mettre en œuvre les mesures correctrices pour qu’il y ait appréciation », a-t-il déclaré.
Il a expliqué que la dépréciation observée mi-2025 émanait d’un déséquilibre lié au mécanisme de constitution des réserves obligatoires, initialement libellées en francs congolais à un taux fixe de 1 999 francs pour un dollar et avec la dépréciation de la monnaie. Ces réserves n’étaient plus suffisantes pour couvrir les dépôts en devises, ce qui a entraîné une surliquidité et une pression accrue sur le marché de change.
« Pour corriger cette situation, la BCC a resserré sa politique monétaire avant d’engager, ces dernières semaines, un processus d’assouplissement maîtrisé, tout en injectant ponctuellement des devises pour stabiliser le marché » , a souligné le gouverneur de la BCC.
Depuis son arrivée à la BCC en début du mois d’août 2025, André Wameso a amorcé une série d’actions visant à raffermir la monnaie nationale. Il s’agit notamment de l’intervention directe sur le marché des changes intervenue le 18 août 2025 ; l’actualisation du taux de change appliqué au stock cristallisé de la réserve obligatoire sur les dépôts en dollar américain ; le renforcement de la transparence du marché des changes et l’amélioration de la gestion globale de la liquidité bancaire.
Les effets attendus devraient aller dans le sens de la stimulation de la consommation et de l’investissement grâce à la baisse escomptée des taux d’intérêt des banques commerciales, à l’attrait de l’emprunt pour le financement des projets ainsi qu’à l’incitation à consommer ou à investir.
À l’issue de sa 3ème réunion ordinaire pour l’année en cours, le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo, présidé par M. André Wameso Nkualoloki, Gouverneur, a pris deux décisions importantes : rabaisser le taux directeur de 25,00% à 17,5% et maintenir le dispositif actuel relatif à la réserve obligatoire des banques commerciales.
Dostin Eugène LUANGE